VOYAGE HUMANITAIRE DE ROBERT LEAUSTIC AU TOGO
Robert Léaustic a décrit son parcours de vie, sa vocation humanitaire et sa généalogie dans deux articles du blog de la diaspora des Léaustic-Léostic-lestic intitulés "l'humanitaire comme credo" .
Il a bien voulu nous faire part de ses impressions lors de son récent voyage à caractère caritatif et humanitaire au TOGO à l'automne 2008.
Rappelons que l'association humanitaire qu'il préside « Ergué-Togo a pour objectif principal de former des jeunes paysans du nord Togo dans le contexte du CARTO.
Le Carto signifie Centre d’Animation Rurale de Tambinong Ogaro. Il est situé dans la région d’Ogaro au nord-est du Togo à 45 km de la ville de DAPAONG dans une région appelée "le pays des savanes". C’est une région toute proche du Burkina Faso.
Vous pouvez obtenir des informations plus précises sur cette action humanitaire en visitant le site www.ergue-togo.fr
Voici ce qu'il nous a écrit :
En débarquant à Ogaro, je me sentais comme délégué de toute mon association
" Ergué-Togo" qui, à travers mon voyage, rendait visite au Togo.
Des noms de personnes et de lieux tant de fois entendus prenaient enfin une consistance concrète et, de ce fait, je me trouvais d'emblée dans un milieu en quelque sorte familier : tant de choses communes nous liaient déjà.
L'accueil, à la fois simple et chaleureux qui nous a été réservé, à mon compagnon de voyage et moi-même, nous a mis dès l'abord à l'unisson des membres du CARTO ; nous étions annoncés, attendus même.
Oui, nous étions vraiment chez nous et j'en remercie les frères des différentes communautés que nous avons visitées ainsi que leurs collaborateurs togolais que j'ai pu rencontrer pour leur gentilesse et leur sens de l'accueil.
Pour en revenir au CARTO, je suis revenu, plus convaincu que jamais de la qualité et de la pertinence de la formation qui y est dispensée au regard des besoins élémentaires et des conditions de vie et de travail des familles de paysans du Pays des Savanes. Le F. Claude, Germain, Julienne et tout l'encadrement du CARTO ont réellement le souci de prendre les familles des stagiaires au niveau qui est le leur pour leur permettre de cheminer pas à pas vers un mieux-être qui soit à leur portée et qui soit transposable dans leurs villages d'origine.
La devise du CARTO : « Une terre pour vivre », prend là tout son relief et toute sa vérité.
Un autre point qui m'a frappé et réjoui : c'est l'effet « tâche d'huile ». Sur toute la région d'Ogaro on voit se diffuser des techniques culturales mais aussi de nouvelles habitudes de vie quotidienne dont on sait qu'elles ont été initiées au CARTO. La culture attelée bien sûr mais encore l'utilisation de l'âne pour le transport des marchandises, la vulgarisation de nouvelles essences de plantes et de nouvelles préparations culinaires plus riches en protéines... autant d'éléments que les anciens stagiaires ont contribué à développer et à faire connaître autour d'eux. Une autre illustration réside dans le fait qu'il y a eu 50 couples de paysans à solliciter leur admission au centre pour la session de 2008. Il n'est pas de manière plus éloquente d'exprimer la qualité du travail réalisé au centre.
Récolte de maïs
Un autre point me paraît intéressant à relever : c'est l'accent porté au CARTO, au-delà de la formation technique, sur la responsabilisation du couple, la prise de décision commune, le droit de parole accordé aux femmes ; du coup, leur rôle et leur autonomie au sein de la famille et de la société que constitue le village s'en trouve renforcés. Elles sont aussi appelées à jouer un rôle plus déterminant dans la prévention de fléaux tels que l'alcoolisme ou le sida.
Le travail qui s'effectue dans les écoles est vraiment impressionnant. Les enseignants, avec un minimum de moyens : deux tableaux noirs et quelques craies s'ingénient à produire des documents didactiques d'une grande qualité tels que des tableaux de lecture, des schémas de sciences ou des cartes de géographie. Les élèves, en particulier en CP ont pour tout matériel un petit bout de craie qu'on s'emploie à économiser et une ardoise en contreplaqué peinte en noir mais que les années d'utilisation ont blanchie. Ils s'activent, heureux et enjoués mais aussi attentifs et désireux d'apprendre à l'image des attentes de leurs parents présents à l'école. Ils y arrivent d'ailleurs très bien en particulier dans l'apprentissage de la lecture à l'aide de la méthode gestuelle en particulier.

salle de classe
Le F. Pierre Orain et M. Pierre Kombaté, son associé togolais, font le travail de suivi et de formation de tous ces 58 enseignants malgré les surprises que leur réserve parfois le ministère togolais de l'Education.
Plus globalement, seuls ceux qui ont connu Ogaro voici 25 ans et le redécouvrent aujourd'hui peuvent mesurer tout le chemin parcouru :
- Passer d'une ou deux paillottes au bord de la piste rejoignant Dapaong à Mandouri à un village dont les nombreuses soukalas éparpillées aux alentours comportent désormais une maison d'habitation en dur munie d'un toit de tôle.
- Voir s'implanter un marché qui anime le village tous les jeudis et dimanches, attirant du monde jusqu'à Dapaong, et des petits commerces permanents.
- Construire un collège à l'initiative de parents du village tels que Batika et Alidou. Les classes de 6ème et de 5ème regorgent déjà d'élèves venant en particulier des écoles de brousse. Un terrain vient d'être acquis pour la construction d'une église.

Drapeau togolais et drapeau breton!
Ce sont là autant d'effets collatéraux positifs issus de la dynamique impulsée par le CARTO et ses responsables successifs durant ces 25 ans de son existence. On sent que c'est toute une région qui s'est remise en route et se prend de nouveau à croire en l'avenir puisque des perspectives et des moyens simples et réalistes de développement sont mis à sa portée.
Mon propos est volontairement positif et optimiste et c'est justifié. Sans doute existe-t-il quelques points d'ombre, quelques incertitudes, quelques questionnements. Mais j'ai pris le parti de savourer mon séjour et de le partager sans trop de nuances pour ne pas en gâcher l'image. Prenez-le comme tel.
Robert (Bob) Léaustic
Jean François Léaustic(1766 -1812)-Marie Josephe Le Bihan (1769-1829)
François Léaustic (1699-1778) - Magdeleine Mazé (1704-1775)
Yves ou Yvon Léaustic (vers 1650-1703) - Barbe Jégou (1655-1727)
Christophe Léaustic (1624-1699) - Marie Le Gélébart (1628-1683)